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Jean-Bertrand Feraud (1764 - 1795) - Généalogie et histoire familiale

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Jean-Bertrand Feraud (1764 - 1795)

dimanche 1er juillet 2012, par Albert de Salles

Jean- Bertrand Féraud enfant de la Vallée d’Aure.

Texte issu du site : http://www.aure-sobrarbe.net/jean-b...

Jean Bertrand Féraud est né à Arreau le 3 août 1764 dans une famille de la petite bourgeoisie d’affaires. Félix Féraud, son oncle, notaire respecté, a été le secrétaire de la dernière assemblée des Etats en 1789 à Garaison.

Après des études de juriste, Jean Féraud s’établit à Arreau. Il y est membre de la Garde Nationale dès sa création et, comme capitaine, est envoyé à Paris participer à la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790.

En 1792, élu député des Hautes-Pyrénées à la Convention, il y propose des mesures en faveur des déshérités et de la petite bourgeoisie. Révolutionnaire idéaliste et rigoureux, il est proche de Robespierre, Marat et Danton, il vote la mort du Roi mais essaie de s’opposer à l’éviction des Girondins hors du Club des Jacobins à l’automne 1792.

Erudit, lecteur des Encyclopédistes, admirateur de Rousseau, ce grand gaillard maigre au regard ardent est un révolutionnaire convaincu. Franc-maçon, il fréquente Bertrand Barère. Il assiste à la réunion de la Société Populaire de Tarbes à l’église Saint-Jean le 9 Germinal an I (29 Mars 1793), où on brûle le Pape en effigie et où Jean Féraud prononce un discours enflammé.

En mai 1793 il est nommé Représentant en mission auprès de l’Armée des Pyrénées Occidentales. Ces Conventionnels étaient investis des pleins pouvoirs disciplinaire, financier et stratégique. Jean Féraud était omnipotent du Pays Basque au Val d’Aran. Il rend compte de son activité à la Convention en permanence.

Infatigable, il parcourt la frontière pour encourager les troupes, veille au respect des prisonniers espagnols, crée un tribunal militaire et limoge les officiers inefficaces.

En Vallée d’Aure il crée le Bataillon des Montagnards d’Aure et celui de la Neste.

Au Rioumajou, il dirige un raid à Gistain pour enlever du bétail, de la laine et du fer. Il propose le marbre pyrénéen pour s’affranchir du monopole italien.

Le 20 Fructidor (6 Septembre), il est nommé Représentant auprès des Armées du Rhin et de la Moselle qui pénètrent en Allemagne. Il prend en charge l’équipement de ces troupes dépenaillées et punit les pillards. Il conçoit les opérations sur les conseils de Carnot avec qui il correspond très fréquemment.

Rappelé à Paris, il devient l’adjoint de Barras. Il s’éloigne de Robespierre, qui considère la Convention comme une chambre d’enregistrement de ses décisions dictatoriales.

Le 9 Thermidor (27 Juillet) il sera donc à l’Hôtel de Ville avec ceux qui arrêteront Robespierre et qui fermeront le Club des Jacobins.

Au début de l’an II, Paris est affamé. Les premières émeutes sont difficilement contenues. Le 1er jour de Prairial, le 20 mai 1795, la foule se masse devant la Convention, réclamant du pain et l’application de la Constitution de 93. Jean Féraud va au devant des émeutiers et les harangue, il est bousculé et une femme l’abat d’un coup de pistolet.

Traîné dans les couloirs, son corps est décapité. Les émeutiers présentent sa tête au bout d’une pique au Président de la Convention. Celui-ci se découvre, salue et rend hommage à la droiture et au courage de Jean Féraud.

En fin de soirée le calme revient après intervention de la Garde Nationale. Les meurtriers sont arrêtés et seront rapidement condamnés.

A l’annonce de la mort de Féraud, l’Armée s’agite et crie vengeance. Quinze jours plus tard, la Convention organise des funérailles nationales avec hymne en vers composé par l’auteur du chant du Départ, musique et un discours élogieux qui, imprimé, sera distribué aux députés, aux départements et à l’Armée.

Jean Féraud laissera le souvenir d’un homme rigoureux, intègre et fidèle à ses engagements. Il est considéré comme un précurseur du radicalisme pyrénéen.

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